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Bruxelles, le 19 avril 2023: Alors qu’un nouveau rapport démontre comment un plus grand potentiel d’emploi peut être généré par l’attribution de quotas de pêche de l’UE en fonction de critères environnementaux et sociaux, l’organisation Our Fish a appelé aujourd’hui l’UE à mettre en œuvre un élément clé de sa politique commune de la pêche (PCP), afin de garantir un avenir juste et durable aux communautés de pêcheurs de l’UE. [1]
Le rapport, rédigé par Vertigo Lab et commandé par l’organisation Our Fish, « Empowering EU Fisheries Policy to Restore Marine Health, Tackle Climate Change and Create Jobs », constate que « la réattribution des quotas [de pêche de l’UE] en fonction de critères environnementaux et sociaux semble avoir un impact positif sur l’emploi », et détaille comment les États membres de l’UE et la Commission européenne pourraient réaliser le potentiel de la PCP en appliquant intégralement son article 17, qui stipule que l’accès à la pêche doit être attribué par les États membres de l’UE en fonction de critères économiques, sociaux et environnementaux transparents [2,3].
Le rapport révèle également que les pratiques de pêche à faible impact sur l’environnement marin ont en plus un impact socio-économique positif. En examinant des études de cas en Irlande, en France, en Allemagne, en Suède, en Pologne et au Danemark, le rapport révèle que l’attribution de quotas de pêche en fonction de critères environnementaux permettrait de créer plus d’emplois, de maintenir la richesse au sein de l’UE et simultanément de réduire l’impact de la pêche sur les écosystèmes et le carbone. Ce dernier bénéfice profiterait davantage aux communautés dépendantes et aiderait l’UE à respecter ses engagements internationaux en matière de climat.
« Les résultats sont encourageants pour la transition vers une pêche durable », a déclaré Morgan Raffray de Vertigo Lab, coauteur de l’étude. « Dans nos études de cas, la réaffectation des quotas conduit à la création d’emplois tout en n’ayant aucun impact sur les capacités de production économique du secteur de la pêche. »
« L’UE est assise sur une opportunité en or, celle de revitaliser l’avenir du secteur de la pêche européen« , a déclaré Rebecca Hubbard, directrice du programme Our Fish. « Ce rapport montre que si des États membres comme la France, l’Irlande et l’Allemagne consacraient la moitié des quotas des flottes de pêche destructrices à des flottes de navires à moindre impact, ils pourraient créer plus d’emplois, maintenir des résultats économiques solides, conserver plus de richesses au sein de l’UE et améliorer la sécurité future des communautés de pêche européennes« .
« L’UE a pris d’importants engagements en matière d’action environnementale et climatique, qui sont également essentiels pour garantir un océan en bonne santé aux pêcheurs et à tous les citoyens, mais ces promesses sont ignorées dans la gestion quotidienne de la pêche puisque les flottes de pêche les plus destructrices se voient automatiquement accorder un plus grand accès au poisson, sur la base d’un statu quo datant d’une époque révolue« , a ajouté M. Hubbard. « La Commission européenne et les États membres de l’UE disposent des outils nécessaires pour renverser rapidement la situation dans le cadre de la politique commune de la pêche. Ils doivent immédiatement amorcer la transition vers une flotte de pêche plus équitable sur le plan social, plus respectueuse de l’environnement et à faible émission de carbone. Ce rapport expose la façon dont ils peuvent y parvenir« .
Contexte :
La politique commune de la pêche (PCP) de l’Union européenne a pour principal objectif de garantir la durabilité des pêcheries et une stabilité des revenus et des emplois pour les pêcheurs. Dans cet objectif, elle limite le nombre de poissons pouvant être capturés et débarqués à travers l’attribution de totaux admissibles de captures (TAC). Ces TAC sont répartis entre les États membres, qui les attribuent à leur tour aux pêcheurs individuels.
L’article 17 de la PCP réformée en 2013 stipule que l’accès à la pêche doit être réparti par les États membres en fonction de critères économiques, sociaux et environnementaux. Cependant, la PCP n’inclut aucune indication pour la mise en œuvre de ces critères, et de leur côté les Etats membres n’ont aucune obligation de rendre compte de ces références de manière uniforme et régulière à la Commission.
FIN
Contacts :
Dave Walsh, Our Fish press@our.fish +34 691 826 764
Notes :
[1] Renforcer la politique européenne de la pêche pour restaurer la santé du milieu marin, lutter contre le changement climatique et créer des emplois.
[2] Basé à Bordeaux, en France, Vertigo Lab est un « groupe de réflexion et d’action sur l’économie de l’environnement ».
https://vertigolab.eu/en/home/
[3] Article 17 de la politique commune de la pêche :
Critères d’attribution des possibilités de pêche par les États membres
Lorsqu’ils attribuent les possibilités de pêche dont ils disposent, conformément à l’article 16, les États membres utilisent des critères transparents et objectifs, y compris de nature environnementale, sociale et économique. Les critères à utiliser peuvent inclure, entre autres, l’impact de la pêche sur l’environnement, l’historique du respect des règles, la contribution à l’économie locale et les niveaux de capture historiques. Dans le cadre des possibilités de pêche attribuées, les États membres doivent faire en sorte d’inciter les navires de pêche à déployer des engins de pêche sélectifs ou à utiliser des techniques de pêche ayant une incidence réduite sur l’environnement, telles qu’une consommation réduite d’énergie ou une diminution des dommages causés sur l’habitat.
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=celex%3A32013R1380#d1e2066-22-1
About Our Fish
Our Fish travaille pour mettre fin à la surpêche et restaurer les écosystèmes océaniques. En collaborant avec d’autres acteurs, et en déployant des preuves solides, nous appelons à la fin de la surpêche comme une action critique et significative pour répondre à la crise de la biodiversité et du climat.